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Historique du Salon des Grands Vins et Produits du Terroir

Tramolé, Isère

L’origine du Salon des Vins de Tramolé

Les années 80 ont marqué le départ de l’extension de notre commune, avec la création du lotissement de l’Agny en 1982 et la construction de la salle des fêtes en 1986-1987.

La création du lotissement de l’Agny en 1982 apportait au village une quinzaine de constructions nouvelles, avec de jeunes familles primo-accédantes donnant en perspective une évolution de la population scolaire. Le Sou des Écoles se voyait renforcé dans ses effectifs, et la dynamique créée par ces nouveaux arrivants, joints à ceux qui s’étaient déjà installés à partir des années 1975, se traduisit rapidement par une demande d’activités scolaires et périscolaires plus importantes.

Les manifestations traditionnelles – concours de belote, kermesse, ventes diverses – s’essoufflaient et en règle générale, c’était toujours les mêmes qui « crachaient au bassinet », c’est-à-dire les parents d’élèves, et tout particulièrement certains d’entre eux.

L’idée géniale a consisté à formuler le principe selon lequel « l’apport financier nécessaire au développement de nouvelles activités du Sou des Écoles doit être élargi à des personnes extérieures au Sou et à la commune ».

Il s’agissait d’un tout nouveau concept, et il fallait trouver LA manifestation idéale pour intéresser un maximum de population extérieure. D’autant que la salle des fêtes venait d’être mise à disposition des associations, et qu’il s’agissait d’un bel écrin pour une manifestation de qualité.

Le vin paraissait être un bon support : agréable et convivial ; peu de production dans le secteur à part un « Baco noir » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Baco_noir) parfois difficile à déguster selon les années et un « Noah blanc » (https://fr.wikipedia.org/wiki/Noah_(cépage)) aux vertus quelque peu controversées ; et surtout aucune manifestation organisée autour de ce thème dans la région, à part les grands salons de Lyon ou Grenoble.

Les germes de la « Foire aux Vins de France » de Tramolé étaient semés, restaient à assurer une bonne gestation et un bel accouchement prévu autour du 2ème week-end de décembre 1989 !

La première « Foire aux Vins de France » de Tramolé, 1989

 

Tous les ingrédients que l’on retrouve aujourd’hui dans l’organisation du « Salon des Vins » furent donc mis en œuvre, sauf qu’il s’agissait de créer de toute pièce tous ces ingrédients : la gestation allait être compliquée !

Les dates du salon furent fixées, sur 4 jours, les vendredi, samedi, dimanche et lundi 8, 9, 10 et 11 décembre 1989, la matinée du lundi étant plus particulièrement réservée aux professionnels : restaurateurs, hôteliers, revendeurs, etc.

La dynamique équipe du Sou des Écoles (une dizaine de personnes motivées) s’activa donc autour de Michel PERRET, le « penseur », et de Annie GUIVIER, la présidente. Les quelques sceptiques furent vite ralliés à la cause.

D’aucuns rencontrèrent les organisateurs du Salon des Vins de Mâcon pour apprendre et connaître toutes les ficelles d’une telle organisation. D’autres s’occupèrent de trouver des exposants, chose qui n’était pas gagnée d’avance, car faire venir des exposants de toutes les régions viticoles françaises était une sacrée gageure ! Les supports publicitaires étaient également à créer, les sponsors étaient à démarcher, les plans d’implantation des exposants étaient à imaginer, bref tout était à inventer !

On trouva des exposants, on trouva des sponsors, on fit beaucoup de publicité dans le Dauphiné Libéré, on déambula dans les rues de Bourgoin en déguisement de chevaliers du taste-vin pour distribuer des tracts, on fabriqua les panneaux de séparation des stands, on fabriqua des supports publicitaires – bouteilles, sucettes – que l’on posa sur les bords des routes, on fit du collage d’affiches, on organisa les buvettes et buffets, etc.

Et le vendredi 8 décembre, tout était prêt pour accueillir une quarantaine d’exposants venus de tous les coins de France. Il fallait d’ailleurs voir la tête de certains lorsqu’ils arrivèrent le vendredi soir, de nuit, dans « un patelin perdu (sic) », se promettant, mais un peu tard, qu’on ne les y prendrait plus ! Enfin, ils étaient là, ils resteraient jusqu’au lundi, mais on ne les reverrait plus !

L’accouchement allait bien se dérouler, avec toutefois quelques contractions et soubresauts. Bien sûr, les emplacements n’étaient pas assez grands (« On n’a jamais vu ça ! »), la circulation dans la salle était compliquée, surtout dans la petite salle de réunion actuelle où s’entassaient 8 exposants, rien que ça !

L’on accueillit au cours de ces journées environ 1200 visiteurs. La première « Foire aux Vins de France » de Tramolé       remporta un franc et total succès, les résultats financiers allèrent bien au-delà des estimations les plus optimistes, les ressources provenant de la participation des exposants pour leur stand et de la vente des billets d’entrée. Lorsqu’ils s’en allèrent, les plus sceptiques des exposants promirent qu’ils reviendraient l’année suivante !

La deuxième « Foire aux Vins de France » de Tramolé, 1990

 

Fort du succès remporté lors de la première édition, le Sou des Écoles remit donc le couvert pour organiser la deuxième Foire aux Vins en 1990. Avec l’expérience acquise en 1989, la plupart des ronciers était débroussaillée : on ne travaillait plus « dans le dur » pour la recherche d’exposants ; les supports de publicité et de communication avaient fait leurs preuves, seules quelques adaptations étaient nécessaires ; les équipes étaient motivées. Bref, on reconduisait les mêmes principes d’organisation que l’année précédente.

Les dates étaient fixées aux samedi, dimanche et lundi 8, 9 et 10 décembre 1990.

Les exposants sont donc arrivés le vendredi soir pour les plus éloignés, et le samedi matin pour les plus proches. Dès le samedi matin, de bonne heure, les visiteurs se sont pressés pour parcourir les allées du salon, certains ayant déjà préparé leur liste par rapport aux produits achetés l’année précédente.

La première journée vit défiler de l’ordre de 1 000 visiteurs, une réelle progression par rapport à 1989 : la foire aux vins avait de belles années à vivre !

Toutefois, en fin de journée, on vit monter quelques vilains nuages noirs, mais l’on ne s’en préoccupa pas plus que ça, et on n’avait pas trop regardé la météo qui à cette époque n’avait pas la précision qu’elle a de nos jours.

C’est sur le coup de minuit que la tempête de neige se déclencha. Certains étaient en train de faire la fête et ne s’en aperçurent même pas. Et au lever du jour, ce sont 40 centimètres de neige qui recouvraient le sol. Et la neige continua de tomber toute la journée, si bien que le soir, la couche atteignait 80 cm.

Toutes les routes, même les grands axes (routes nationales, autoroutes), étaient paralysées. L’accès à Tramolé était impossible.      Personne, mis à part quelques téméraires, ne put accéder à la salle des fêtes. Pour mémoire, certaines routes secondaires restèrent bloquées plus de 10 jours, et en définitive, c’est l’armée qui effectua les derniers déneigements.

Bien entendu, au vu de ces conditions, décision fut prise, vers 10 heures du matin, d’annuler le salon.

Toute la journée, les engins de déneigement parcoururent les routes principales, notamment l’autoroute A43 (Lyon – Grenoble), la nationale 85 (Bourgoin – Grenoble), la départementale 56 (Tramolé – La Combe des Eparres), tant et si bien qu’en fin d’après-midi, la circulation était rétablie, mais sur une seule voie, pour rejoindre La Combe. Les exposants, dispersés dans les hôtels de Bourgoin et des environs, pouvaient revenir à Tramolé récupérer leurs marchandises. On organisa alors leur évacuation de la salle pour les reconduire jusqu’à la nationale 85 sur laquelle les véhicules roulaient à peu près normalement. Tout au moins, ils pourraient rejoindre leur hôtel ou rentrer directement chez eux.

Cette évacuation est restée dans les mémoires de ceux qui l’ont organisée et qui y ont participé. Une seule voie de circulation étant aménagée, il fallait absolument empêcher les véhicules d’emprunter cette route depuis La Combe pour permettre à la caravane de 40 véhicules, encadrée par 3 tracteurs déneigeurs, 1 devant, 1 au milieu et 1 derrière, d’emprunter cette issue de secours. Quelqu’un alla jusqu’à La Combe, téléphona à la salle des fêtes depuis la cabine publique située sur la place (les portables n’existaient pas en ce temps-là !) dès que la circulation fut bloquée. Et la caravane s’ébranla depuis la salle des fêtes. Elle ne mit pas loin d’une heure pour parcourir les 4 kilomètres séparant Tramolé de La Combe.

Les exposants nous remercièrent chaleureusement pour ce geste de solidarité : les quelques viticulteurs qui ont participé à ce sauvetage et qui sont encore présents sur le salon aujourd’hui nous en reparlent toutes les années avec beaucoup de chaleur. Il est certain que ce sont ces anecdotes qui ont « construit » la réputation du salon des vins de Tramolé, avec toute sa convivialité et sa cohésion entre l’équipe d’organisation et les exposants.

Les résultats financiers ne furent pas aussi catastrophiques qu’on aurait pu penser.

De fins négociateurs se rendirent au Dauphiné Libéré avec quelques bouteilles de champagne, et la note à régler diminua presqu’aussitôt de moitié par rapport aux devis.

Pour les exposants, on ne remboursa pas la demi-participation, mais on fit payer seulement la moitié de l’inscription l’année suivante pour ceux qui revinrent.

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